Portrait d’athlète : Wilfrid Lebreton

Ils sont cinq Janzéens à s’être qualifiés pour Houilles, ce week-end, dans les Yvelines, pour le championnat de France des 10 km sur route, et seront quatre présents : Fred, Basile, Wilfrid et Mathieu (Gabriel finalement est forfait). Nous les avons interrogés pour l’occasion sur leurs parcours et leurs motivations.

L’ESSA, keseksa ?

Ce n’est pas faire injure à Wilfrid que de constater qu’en remontant à ses débuts on fouille des strates archéologiques que les moins de quarante ans ne peuvent pas connaître. En 1989, l’ESSA était l’équivalent de l’EAC d’aujourd’hui pour le Janzé Athlé de l’époque. Cette « Entente-Seiche-Semnon-Athlétisme » regroupait alors, avec Janzé, Chartres de Bretagne, Vern/Seiche et Martigné-Ferchaud. Elle avait son champion, Christian Bellesoeur, plusieurs fois champion d’Ille-et-Vilaine et de Bretagne de cross (et un autre champion pas mauvais du tout, Samuel Colléaux, le père de notre Baptiste champion de Bretagne junior de la hauteur cet hiver).

Le Président emblématique était Jean-Claude Droniou, décédé il y a peu. C’était aussi le coach de Wilfrid en cette année 1989 où il débute l’athlé. Il a 16 ans. Il sort d’une course sur route à Janzé qui lui a plu, il a besoin de s’entraîner pour le bac, tout concourt à le faire quitter son premier sport, le foot bien sûr, comme tout Janzéen qui se respecte (il l’a pratiqué de 7 à 14 ans). En junior, il fait 2e du cross de Martigné-Ferchaud, devant son grand-père. La première fierté !

Trois fractures sur un contact

Marc Lefrêne (AL Saint-Marc) le repère et lui propose de l’entraîner. Avec ses enfants, Wilfrid est le premier athlète qu’il entraîne. Avec lui, en espoirs, il gagnera le cross de Montfort (tout en restant à Janzé/ESSA). Le haut niveau départemental est à distance mais il progresse. Wilfrid se souvient encore de ses prépas cross dans la forêt du Theil.

En 1995, à 22 ans, il arrête de courir. Il est au service militaire et ce n’est pas le bataillon de Joinville. Démobilisé, il traîne un peu puis se remet au foot, en 1998. Mais le 24 mars 2002, sur un seul contact, on lui brise deux fois le péroné et une fois le tibia. Sympa le contact !

Il mettra deux ans pour reprendre une licence d’athlé. Il faut d’abord remarcher. Puis recourir doucement. Tout cela prendra du temps. Dans l’intervalle, entre 1995 et 2002, Janzé Athlé avait intégré une entente avec le Stade Rennais. Quand Wilfrid revient, en 2004, le divorce est consommé. Janzé se sépare du Stade. Drame pour Wilfrid : il ne sera jamais au Stade Rennais. Pour un fou de foot, ça la fout mal !

De belles années en vétéran

Tant pis, l’athlé c’est bien aussi. Cette fois, on arrête les bêtises et on court sérieux. Il croise Didier Legay le soir et tous les deux ils avalent les kilomètres à l’entraînement. Et ça paye. Il devient régulier sous les 34′ au 10 km puis porte son record à moins de 33’20. C’est désormais un athlète qui compte dans le club. Et qui se dévoue sans souci pour les Interclubs. On le voit même lancer !

Après un creux au milieu des années 2000, Janzé Athlé s’est associé avec l’EAC (encore EA Cessonnaise à l’époque). C’est l’embryon d’une association qui fonctionne toujours et à laquelle s’est joint depuis l’US Bain. Wilfrid va le mardi et le jeudi sur le stade de Cesson, pour bénéficier d’une vraie piste.

En 2013, il a quarante ans. On ne dit pas encore Master. C’est en vétéran qu’il brille. Il est 11e aux régionaux et aux Inters de cross. En 2014 et 2015, il monte sur la boite aux départementaux de cross. Deux fois 3e. En 2014, l’équipe des vétérans de l’EA Cessonnaise se qualifie aux France de cross. Wilfrid s’en souvient encore : « j’étais dans les 10 après 500m de course« , avant d’exploser. En 2015, aux Mureaux, il est 81e Français.

Kenya et Font-Romeu en 2018

Mais il fera mieux à Plouay en mars 2018 : 77e ! En avril, il est 7e vétéran aux France sur 10 000 m et en juin 3e vétéran 2 national sur 3000m steeple en 10’20″59. Jolie perf ! il faut dire qu’il avait débuté la saison d’hiver en septembre 2017 par un stage de trois semaines au Kenya (expérience qu’il avait déjà tenté et réussi en 2015, mais sur une semaine), avant de finir en avril à Font-Romeu pour deux semaines.

Son entraîneur à l’époque est René Carquet, qui hélas n’est resté à Cesson que de 2012 à 2018.

Dimanche à Houilles, l’ambition de Wilfrid est de se faire plaisir. Il a fait une très belle saison de cross cet hiver (74e Master au Régional, puis 74e au Pré-France), mais une petite blessure l’a pénalisé après Brest et le but est de pouvoir enchaîner sur l’été, afin d’essayer de faire une belle saison sur piste.

On ne dira pas l’objectif de l’été, mais il est net dans l’esprit de Wilfrid et il va tout faire pour y arriver.

En attendant, bonne chance pour Houilles. 21 ans quasi jour pour jour après une triple fracture, tout cela c’est du bonus.

 

 

Wilfrid à Eu, à Combourg et à Pacé en 2022, puis cet hiver à Liffré, Saint-Marc et Brest. Toujours beau à voir courir !

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