Après le portrait de Céline Hazard vendredi dernier, voici celui d’Hélène Guéry ce vendredi. En prévision des Pré-France de cross du 18 février (à Saint-James dans la Manche), nous vous proposerons chaque vendredi le portrait d’un(e) de nos qualifié(e)s.
La passion qui nous lie
C’est marrant comme on se fait vite des idées. On juge toujours les gens trop rapidement. Céline, on aurait dit une débutante, alors que c’est une athlète de longue date et déjà chevronnée. Hélène, au contraire, on parierait à la voir qu’elle a de la bouteille en course à pied. Elle paraît sûre d’elle, elle avale le bitume comme on se jette à la mer l’été, on sent la fille d’expérience. Eh bien, non, c’est tout l’inverse !
Longtemps elle a trottiné, dans ses jeunes années, avec son père par exemple, mais comme on va aux champignons. Pas d’attrait particulier pour la chose, juste une occupation comme une autre. Il a fallu qu’elle prenne une licence, en 2016, à l’Entente Sèvre, dans le bocage vendéen, pour que la passion de la compétition supplante le simple goût à courir : « Ekiden, France de 10km, cross, j’ai découvert la force d’être reliée à d’autres univers différents par une passion et des défis communs. »
Des moments forts depuis 2021
Elle déménage en 2018, devient maman, puis s’installe sur Janzé. En 2021, l’évidence de reprendre une licence s’impose à elle. Et où ailleurs évidemment que dans le club local ?! « Rapidement, je fus conquise par l’énergie du groupe des coureurs Hors Stade. Peu à peu, j’ai retrouvé les sensations grâce aux entraînements menés par Franck. »
Elle participe à Courir pour la vie en octobre 2021 et termine 2e sur le 5km : « C’était ma 1ère compétition depuis ma grossesse, j’avais beaucoup de doutes en l’abordant mais, malgré la pluie diluvienne, les sensations étaient là. »
L’année suivante, elle est de l’aventure d’Erdeven : « Ces deux jours de convivialité impulsés grâce à nos supers GO, Luc, Seb et Pierrick, furent mémorables ! Puis de monter sur le podium en représentant Janzé Athlétisme fut un moment marquant ! »
En mai dernier, elle est du séjour trail au Mont-Dore, le fameux, qui a vu Virginie choir dans un ravin : « Parfaitement orchestré par Christophe, nous avons vécu pendant trois jours en immersion en milieu montagneux. Mes capacités cardio furent particulièrement mises à l’épreuve mais les sensations de dépassement de soi et de communion avec l’environnement en furent décuplées ! »
Le cross épreuve de vérité
Quant au cross, ce n’est pas une aventure si évidente pour elle. Les labours restent associés à des souvenirs d’enfance mi-figue/mi-raisin : « A l’école primaire, j’ai fait partie du groupe sélectionné à l’école de mon petit village pour participer au cross départemental. Dans mon regard d’enfant, c’était très impressionnant de participer à ce rassemblement même si l’appréhension de la bousculade du départ animait beaucoup nos discussions. »
C’est la force d’un collectif qui lui a donné envie de s’y mettre cet hiver : Madleen, Valérie, Agnès, Céline et elle décident de tenter le truc, en amatrices. Céline et elle connaissent un peu. Les trois autres comparses, moins. Au bilan, Madleen, Valérie et Agnès se blessent et les deux premières restent seules à prendre le train pour Saint-Onen. Heureusement à la gare elles croisent Virginie, Delphine, Tiphanie et Laura, venues de Cesson et de Bain, et découvrent Lou, toutes adeptes du cross pur et dur et déjà rôdées à la pratique. Côtes, talus, virages et boue, rien ne leur fait peur.
Saint-James ultime étape
Pour Hélène, le constat est raide : « Je ne retrouve pas l’aisance que je peux avoir sur route. Mon égo de compétitrice en est affecté. L’exigence de se retrouver mêlée à des jeunes pour qui la relance est plus évidente et avec des compétitrices affûtées depuis des mois pour l’occasion est difficile à accepter. »
« Paradoxalement face à cette adversité, la bienveillance du collectif, avec les encouragements chaleureux des supporters et des autres coureurs, transporte. Puis embarquée par la logique progressive de ces compétitions, l’adhésion à cette aventure se renforce entre les différents cross afin d’aller au plus loin. La nécessité d’une humilité face au niveau des autres compétitrices favorise un retour à plus d’abnégation. J’ai conscience que le cross des Pré-France sera ma dernière étape mais je suis prête à l’affronter ! »
Et on peut parier que la technique, le travail musculaire, cette capacité à relancer et tout ce travail mental effectué sur elle-même à l’occasion de ces cross hivernaux va accompagner Hélène aux beaux jours revenus du bitume, pour peu qu’elle n’oublie pas de se poser un peu entre temps pour digérer et assimiler tout ce travail de fond.
Plein de projets en 2024 !
Courir pour elle reste indissociable d’un élan collectif. Ses premiers objectifs seront donc partagés, avec le Tiken trail le 20 avril (« Nous sommes une vingtaine de Hors-Stade inscrits, cela va être porteur de s’entraîner à plusieurs pour cette occasion. Je me positionne sur le 13km, je pense que cette prépa cross sera bénéfique ! »), puis la Ronde des Fées le 25 mai, mais pas avec ses semelles de vent : « pour la 1ere fois je vais vivre une course de l’autre côté de la barrière, le défi s’avère de taille mais nous cheminons pour être bien en place le jour J… »
Individuellement, le 10km demeure se distance de prédilection, et elle va donc s’en programmer, même si elle aspire désormais à « relever de nouveaux défis : semi-marathon, triathlon, rien n’est exclu ! » Diantre, le cross nous l’a métamorphosée ! Hélène n’est plus seulement une compétitrice : elle a désormais de l’ambition. Attention les garçons, elle va en laisser quelques-uns derrière elle…
De haut en bas et de gauche à droite : Hélène en primaire lors d’un cross scolaire, lors de Courir pour la Vie en 2021, à Erdeven en 2022 et au Mont-Dore en 2023. Puis à Saint-Onen le 14 et à Merdrignac le 28 janvier. L’athlé pour Hélène est un sport individuel mais qui ne vaut que pour le groupe et la dynamique qu’il enclenche.