Je place ça en passant, petit moment de réflexion inspiré par Rémy Jégard, coureur de la Barkley, la course la plus dure au monde.
Beaucoup se reconnaîtront…
« La vérité quand tu cours depuis très longtemps et que c’est ta passion, c’est que tu ne sais pas réellement « lever le pied », tu ne sais pas réellement «t’écouter ». Tu sais que tu dois faire avec, que ton corps ne peut plus supporter les mêmes choses qu’autrefois et pourtant le plus souvent, tu t’obstines. Tu as de nouvelles douleurs, de nouvelles blessures et tu fermes les yeux. Ou plutôt tu t’adaptes. Tu fais au mieux. Tu compenses.
Dès que tu te remets de quelque chose, tu te dis que c’était rien et tu repars comme en quatorze. Comme si de rien n’était. Ou presque !
Mais à qui la faute ? C’est ta passion, c’est tout.
Quand tu as goûté au bonheur d’un long entraînement en solitaire ou entre potes, quand tu as franchi une ligne qui te semblait inaccessible, quand tu as partagé des moments si intenses que tu as dû mal même à l’expliquer, alors cela devient comme une drogue. Tu ne peux plus t’en passer.
Et finalement pourquoi ce que tu faisais l’année dernière, ou le mois dernier, tu ne pourrais plus le refaire l’année suivante ou le mois d’après ? Il n’y a pas de réponses tranchantes à ça. On sait juste que le corps vieillit. Mais pourquoi doit-on être vieux à 50 ans ou à 60 ou même à 70 ans ? Et puis il y a tous ces exemples de « champions » qui défient les règles et qui se jouent du temps. Alors on se dit « pourquoi pas nous » et on continue à courir. Jusqu’à plus soif…
Quand tu cours, dans ta tête rien n’a changé, tu es toujours celui « d’autrefois » avec ses objectifs et ses défis… mais dans ton corps, tout est plus compliqué. Il faut faire avec. Il faut faire au mieux.
La vérité, je vous le dis, c’est qu’on aimerait juste que cela ne s’arrête jamais. Juste ça ! »